Comprendre le runway : un indicateur fondamental pour le financement des startups
Qu’est‑ce que le runway et comment le calcule‑t‑on ?
Le runway représente la durée pendant laquelle une startup peut continuer à fonctionner avant d’épuiser sa trésorerie, si son burn rate reste constant. Le calcul est simple : trésorerie disponible divisée par le burn rate mensuel.
Par exemple, une entreprise disposant de 1,2 M€ et d’un burn rate de 100 000 € par mois dispose d’un runway de douze mois. Le burn rate inclut généralement les sorties nettes de trésorerie, hors dépenses ponctuelles ou CAPEX.
En private equity et venture capital, le runway est un indicateur clé pour ordonner les décisions stratégiques relatives à la roadmap produit, aux recrutements ou à l’anticipation d’un prochain tour de table.
Pourquoi le runway est‑il important pour les asset managers et les VC ?
Le runway est un signal fort de santé financière, d’efficience du capital et de résilience opérationnelle. Un runway long offre de la flexibilité stratégique, tandis qu’un runway court peut provoquer des levées en urgence ou des faillites, donc peser sur le pouvoir de négociation des investisseurs, et in fine sur la valorisation.
C’est pourquoi le runway est un indicateur standard dans les discussions d’investissement. Les asset managers le combinent de plus en plus avec d’autres indicateurs — tels que le burn multiple, l’ARR ou la position de trésorerie — pour évaluer la résilience financière et les besoins futurs de financement.
Runway et valorisation des startups : le lien direct et stratégique
Comment le runway affecte-t-il les multiples de valorisation ?
Le runway influe directement sur la valorisation à travers la perception du risque par les investisseurs. Plus un runway est long, plus l’entreprise dispose de temps pour atteindre des jalons essentiels (product-market fit, traction commerciale, augmentation du revenu), justifiant une valorisation supérieure.
Les sociétés disposant de moins de douze mois de runway subissent souvent une décote du fait du risque élevé lié aux étapes à venir. En revanche, celles ayant dix-huit à vingt-quatre mois de runway peuvent négocier des conditions plus avantageuses et obtenir un premium de valorisation.
Le runway comme indicateur de croissance, de résilience et de besoins futurs en financement
Le runway constitue aussi un indicateur d’efficacité opérationnelle et de potentiel de croissance. Les asset managers s’en servent pour évaluer si l’entreprise peut atteindre ses jalons valorisation avant de devoir lever à nouveau des fonds.
Dans le cadre d’un financement par venture debt, le runway devient un indicateur encore plus critique pour apprécier la capacité de remboursement de l’entreprise et anticiper d’éventuelles tensions de trésorerie.
Repères pratiques : quel runway cibler selon la maturité et le secteur ?
Repères selon le stade de maturité
Les attentes des investisseurs varient selon le stade de développement. Les startups pré-seed et seed doivent viser un runway de douze à dix-huit mois pour valider le product-market fit ou consolider un début de traction.
À un niveau Séries A/B, les entreprises visent généralement dix-huit à vingt-quatre mois, période durant laquelle des progrès commerciaux significatifs sont attendus. En phase de croissance ou pré-IPO, les sociétés ciblent souvent vingt-quatre à trente‑six mois de runway, surtout si elles préparent une expansion géographique ou un exit.
Repères sectoriels : SaaS vs DeepTech vs CleanTech
Le runway varie selon le secteur. Les startups SaaS, avec des besoins en capital plus faibles, maintiennent souvent un runway de dix-huit à vingt-quatre mois lorsqu’elles génèrent des revenus récurrents.
Les sociétés DeepTech ou biotech, en raison de cycles R&D et réglementaires longs, nécessitent souvent plus de trente-six mois de runway. Les entreprises CleanTech ou Climate Tech – notamment dans l’infrastructure ou le hardware – privilégient aussi un runway élevé en raison des dynamiques de marché et des cycles de vente longs.
Pour les asset managers, maîtriser ces benchmarks sectoriels est vital pour modéliser les valorisations et construire des scénarios d’investissement réalistes.
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FAQs
Comment calcule‑t‑on le runway et que couvre‑t‑il ?
Le runway correspond à la trésorerie divisée par le burn rate mensuel net. Il inclut les dépenses opérationnelles fixes, tout en excluant les coûts exceptionnels ou liés au financement.
Quel est un bon runway pour une startup en Series A ou B ?
À ce stade, un runway de dix-huit à vingt-quatre mois est recommandé, offrant suffisamment de temps pour atteindre les jalons stratégiques et de croissance.
Comment un runway court affecte‑t‑il la négociation de la valorisation ?
Un runway court accroît le risque d’échec d’une levée, affaiblissant la position de négociation et entraînant souvent des décotes de valorisation ou des conditions plus strictes.
Le runway peut‑il être prolongé sans lever de nouveaux fonds ?
Oui. Il est possible d’allonger le runway sans nouvelle levée de capitaux en ajustant la structure de coûts (réduction des dépenses, gel des recrutements), en accélérant la génération de revenus ou en recourant à des solutions de financement transitoire telles que les equity bridges.